THE HOOK

10.00 15.00 

Joe (chant et maracas), Hugo (guitare), Dylan (basse), Marlon (batterie), ces types flanquent instantanément la chair de poule. Permanentes Hendrixiennes, lunettes rondes, cols roulés, velours côtelé, jeans bell-bottom et chelsea boots font partie de leur panoplie. « Je ne m’imagine pas m’habiller autrement, c’est tout sauf un déguisement », confie Hugo Cladé, colosse de la 6-cordes à l’élégance débraillée. La cohérence entre leur art, leur apparence et leur musique, les Hook la maintiennent naturellement.

Cependant, les Hook ne nous entraînent pas dans « a journey through the past » comme dirait Neil Young. Loin d’être de simples revivalists surfant sur une énième réhabilitation stylistique des seventies, ils sont d’authentiques passionnés, à la collection de disques au moins aussi riche que leur talent.

Ils tiennent à demeurer pertinents en ces temps troublés. Difficile de ne pas songer à l’état sanglant du monde à la lecture du titre de leur nouvelle sommation, l’EP Too Much Blood. Ce que confirme « Tombstone » Joe Guts, le chanteur. Pour la première fois, les Hook, à travers le morceau éponyme, se prêtent à l’exercice de la chanson contestataire. Ce titre belliqueux est illustré de manière détournée sur la pochette, digne d’une capture d’un film de Tarantino ou Fincher, conçue par Joe le chanteur lui-même. On note la présence d’un téléphone ancien, symbole officieux du groupe, déjà présent sur la pochette de leur premier méfait et cette fois-ci maculé de sang.

Le quatuor est allé enregistrer aux studios White Bat Recorders, antre bien connue des autres mulhousiens de Last Train tapie dans le countryside du Nord Est de la France sur un Studer 8-pistes, sous la houlette érudite et exigeante de Rémi Getliffe.

La plupart des morceaux qui consitutent Too Much Blood, tels que « Wolfman » ou « City Night Addiction » sont déjà familiers aux oreilles des aficionados du groupe, qui se comptent désormais par centaines à travers la France. Parmi eux, Philippe « Philman » Manoeuvre qui n’a pas manqué de les mentionner dans l’édito du magazine institutionnel Rock & Folk dans le numéro 574 de juin 2015.

Le titre « Honey Blues » fait figure de vraie nouveauté pour les fidèles du groupe, cette chanson ayant été composée quasiment en direct dans la control room du studio lors de l’enregistrement de l’EP. Pour la première fois dans l’histoire du groupe, c’est un son acoustique et grinçant puisé aux confins du poisseux delta du Mississippi à travers un magnétophone Revox qui inaugure le titre avant qu’il ne se mue en une odyssée électrique foudroyante à décoller le papier peint.

Les Hook composent de manière intuitive et instinctive autour de Joe et Hugo, des titres à la qualité intemporelle à l’allure de classiques instantanés qui ne dépareilleraient pas sur des disques mythiques tels que le Live At Leeds des Who enregistré en 1970, un classique de Humble Pie ou des Yardbirds, et qui seraient à leur place sur un LP des moins antiques mais non-moins sauvages Jim Jones Revue. Pas des moindres. Voilà les Hook. Le mariage audacieux de cette patine vintage et de l’urgence de jeunes adultes du XXIe siècle. L’union trans-atlantique de la musique rêche, tribale et primaire du delta et celle du blues-boom britannique du milieu des années soixante ainsi que de son incarnation plus heavy, une décennie plus tard.

Les Hook ont été biberonnés à cette musique : le blues des pionniers, la soul moite, la country classique, le blues-rock et ses déclinaisons. Leur goût est sûr, exigeant et assumé. Le son pur et authentique qu’ils cultivent peut laisser croire que leur oreilles sont inaltérées par la modernité.

Depuis un an, les Hook ont délivré plus de 70 performances live. Leur besoin de jouer est viscéral. Quatre jeunes hommes, fougeux, teigneux, dans la fournaise, qui assènent des titres comme autant de missiles à tête chercheuse, comme si leur vie en dépendait. Chaque concert du groupe est une messe subversive, menée par Joe, ses maracas, Hugo et la section rythmique très tight de Marlon et Dylan, doublée d’une certaine forme de sensualité, au cours de laquelle communient plusieurs générations.

A
1. Texas Ice Tea
2. Fast Sleepin’ Night
3. Too Much Blood

B
4. Honey Blues
5. City Night Addiction
6. Wolfman

MPR015 – The Hook – Too Much Blood EP/12’’ / CD

CD
Vinyle
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